Cet article analyse une série de projets urbains concernant la ville du Havre tout au long du XIXe siècle dans le dessein d’en tirer des informations sur les conceptions territoriales de cette époque. À l’étude, c’est l’évolution qui domine. De la diversité du début du siècle, on passe dans le deuxième tiers du siècle àun discours complexe partagé par la très grande majorité des acteurs. En revanche, la dernière partie du siècle est marquée par un resserrement des descriptions territoriales dans la sphère technique dominée par les ingénieurs des Ponts et Chaussées. Ailleurs, les chiffres de population se sont le plus souvent imposés pour dire les lieux. La méthode comparative employée procède par expérimentations raisonnées, en insistant sur les différences plutôt que sur les ressemblances. Elle rend possible la composition d’un espace de variations des conceptions qui permet de produire une définition du territoire en insistant sur le rôle des acteurs plus que sur la morphologie.